Chères toutes et tous, 
 
Voici le thème proposé par le Printemps des Poètes  pour sa 25ème édition :
 
« La Grâce dans tous ses états, du plus sublime à celui, brutal et définitif, qui foudroie sur le coup »
À cette occasion les Ateliers du 5 proposent une exposition qui joue l'association de la Poésie des mots  avec la Poésie des Arts Visuels
 
Le vernissage sera l'occasion d'écouter quelques textes lus par les artistes autres amis... vous-même peut-être ? 
 
Le QR code  ci-dessous vous amènera directement sur l'exposition en ligne....

 


Horaires

Du Mardi au Samedi 15h-18h30

Samedi 10h-13h

Nocturne le jeudi jusqu'à 20h30

Renseignements et réservation des groupes : 06 25 58 39 49  

 

 

ATELIERS DU 5 -  rue des Gobelins, Argenteuil – 95100 - @AT5argenteuil

Angelo

Hugues

Jennifer

Laura Lago

 

 

 

"Dans la grâce de mes jambes,
je te cache mon regard.
Si mon cœur se dévoile,
Attrape-le, n'hésite pas."

Laura Lago

 

 

"Un oiseau dans le ciel s'envole,
La terre manque son élan.
Dans la nuit, tristesse et étoiles,
Son cœur brille sous le phare."

Laura Lago

Manuel

Traductions des poèmes par François Cheng de l’académie française 

MT-Roche

CLAIR-OBSCUR

(tout sens dessus-dessous, à la recherche d'un sixième...)

 

Stéthoscopant le poumon des étoiles,

Palpant le pouls errant de la terre,

Mordant la chair du ciel pour y sentir le goût de la lumière,

Humant le souffle des vagues,

Cherchant de par les convulsions de nos regards

A crever l'oeil par trop béant de la nuit,

Stopperai-le les girouettantes folies des oiseaux étourdis

Qui picorent, impolis, l'empreinte de mes pas indécis?

Sèmerai-je des bornes aux lèvres borgnes de mes déroutes?

Comblerai-je le puits âpre et profond de mes doutes ?

Toucherai-je l'invisible ?

Aurai-je vent de l'indicible ?

Apercevrai-je l'indéfectible ?

 

...Il semblerait pourtant que je n'ai pas encore de Toi reçu ce supplément de sens...

....(...Existes Tu seulement?.. Existes Tu ?...)...

 

...La porte est trop étroite, comme il est dit parfois,

Mes trop herbeuses paroles n'y pénètreront pas;

le Verbe haut, trop haut pour moi, sans aucun doute, n'atteint pas l'Ici bas

Et charge d'un lourd silence nos ombrageux débats...

 

Et pourtant il est beau, de toute évidence

Ce mot que d'aucuns ont donné à ce surplus d'essence,

(On l'emploie ce mot d'ailleurs souvent pour la danse...),

Il est paraît-il comme une lampe dense

Qui torcherait l'âme de tout ce clair-obscur intense

Où règne l'aveugle et sourde inconstance

De nos inconsciences...

 

...Verrai-je un jour vriller, vibrionner en moi

Cette magie, ce clair voyant,

Cette corde attachée aux manches des étoiles,

Cet ineffable mot,

(Le tout dernier mot celui-là , sans nul doute, de tous nos maux...)

Viendra t-elle ou ne viendra t-elle pas,

(Et moi, tout émoi, jalousant tant et tant ceux qui l'ont touché déjà...)

Viendra t-elle un jour-ou pas- au devant de mes pas?

Celle si bien nommée, si belle, si pleine, insensée, encensée:

 

"La grâce"

 

 

 

 

 

Il ne s'agit pas de point sur un i mais 

plutôt d'un charmant accent chapotant un mot

Il ne manquerait plus que ce circonflexe

se sauve pour en chevaucher d'autres...

Il le protège de tout débordement.

Ne vous en déplaise, il sait demeurer à la place 

qui est sienne, avec grâce.

 

Claire Barea

Espaces poétiques, Bois Colombes

 

 

 

 

 

 

 

COMPLEMENTAIRES

 

 

 

La grâce et la pesanteur

La douleur et la légèreté

L’orgueil des larves (que nous sommes), sous l’humide humilité des étoiles.

La force et l’abandon

L’arbre et la plume, de l’ange, dans le ciel

L’ubiquité de la poussière et les vertèbres de la lumière

La croix sur le toi, la faim du moi

La poudre aux yeux et le périscope du cœur.

Le pur joyau de l’ignorance, les fruits obscurs et tristes de la connaissance

L’évaporation des larmes, la ronde gravité du rire

Le cercle du temps, sur le triangle de l’instant

Le tout à l’ego, la carence faite au monde

 

Le presque rien.

 

 

 

 

Eric LEMIERE

Espaces poétiques, Bois Colombes

 

Marie-Rose

Mukuna

À ma mère

Femme noire, femme africaine,

Ô toi ma mère je pense à toi...

Ô Dâman, Ô, toi qui me portas sur le dos, toi qui m'allaitas,

Toi qui gouvernas mes premiers pas,

Toi qui la première m'ouvris les yeux

aux prodiges de la terre, je pense à toi...

Femme des champs, femme des rivières, femme du grand fleuve,

je pense à toi...

Ô Dâman, Ô ma mère, toi qui

Essuyais mes larmes, toi qui me

Réjouissais le cœur, toi qui, patiemment

Supportais mes caprices,

Comme j'aimerais encore être près de

Toi, être enfant près de toi !

Femme simple, femme de la résignation,

Ô toi, ma mère, je pense à toi...

Ô Dâman, Dâman de la grande

famille des forgerons ma pensée

toujours se tourne vers toi, la tienne

à chaque pas m'accompagne, Ô

Dâman, ma mère, comme j'aimerais

Encore être dans ta chaleur, être

Enfant près de toi...

Femme noire, femme africaine,

Ô toi ma mère, merci ; merci pour tout

ce que tu fis pour moi, ton fils, si

loin, si près de toi !

Camara Laye

Régine

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C’est le soir, le couchant allumant ses fournaises

Semble un fondeur penché qui ravive ses braises ;

Comme un bouclier d’or à la forge rougi,

Par un brouillard sanglant le soleil élargi

Plonge dans un amas de nuages étranges

Qui font traîner sur l’eau la pourpre de leurs franges.

 

 

Extrait de « Jettatura » par Théophile Gautier 

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On rencontre parfois en Limousin des arbres singuliers.

Je pense à ces arbres droits, plantés, au feuillage abondant

et de franches couleurs, cette sorte de vert sombre

chauffé de l’intérieur par un rouge qui lui est consubstantiel.

J’en connais.

On s’arrête pour les saluer, ils sont au milieu d’un pré,

en silhouette sur une crête, dans la ville aux abords d’une église.

Ils sont solitaires et vivent pour leur propre majesté, assurés de leur beauté.

Le plus souvent, ce sont des chênes, des chataigniers, ou même des hêtres.

Ils ont peut-être été plantés à la Révolution, à l’époque où l’on croyait que

l’écoulement du temps allait devenir fécond pour les hommes.

L’arbre planté disait l’alliance des humains et du cosmos,

il était l’intercesseur entre les hommes et les éléments

puisque Dieu venait de mourir.

Ce Dieu n’existant plus, l’arbre avait reçu en charge la sagesse, la puissance

et la mission d’incarner le vivant.

Le grand « projet » pour les hommes, reprenant l’eternité à son compte.

 

Henri Cueco 

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Tatiana